Les Français ont modéré leur consommation de médicaments, notamment d’antidépresseurs, mais restent les champions européens en matière de dépenses de santé, en raison du retard sur les génériques, selon une étude de l’Assurance maladie rendue publique le 4 mai.
L’étude réalisée par l’Assurance maladie porte sur la consommation et les dépenses de 8 grandes classes de médicaments en France et dans six pays européens (Allemagne, Espagne, Italie, Pays-Bas, Royaume-Uni, Suisse) entre 2006 et 2009. Les Français freinent leur consommation de médicaments…Premier constat, encourageant : les Français ont nettement ralenti leur consommation de médicaments, contrairement aux autres pays. Avec une progression de 0,5 % en terme de croissance annuelle des volumes consommés par habitant sur la période examinée, la France fait figure de bonne élève par rapport aux autres pays européens, et plus particulièrement l’Espagne, l’Italie et l’Allemagne qui affichent des progressions respectives de 4,6 %, 4,5 % et 4,3 %. Parmi les classes médicamenteuses qui affichent le plus fort ralentissement, les
antidépresseurs arrivent en tête avec même une baisse de la consommation (- 1 %). Les Français perdent ainsi leur titre de champions d’Europe de la consommation d’antidépresseurs par habitant, relégués au 3ème rang. L’Espagne, l’Allemagne et les Pays-Bas, à l’inverse, connaissent une progression assez notable de cette consommation (+6,3 %, +5,2 % et +3,4 % respectivement). Même constat pour la consommation d’
antiulcéreux, qui, avec 3,6 % par an contre plus de 17 % en Italie ou en Allemagne, permet à la France de passer du 2ème au 5ème rang européen. L’Assurance Maladie note par ailleurs que la consommation de
statines (
médicaments anti-cholestérol) a également ralenti par rapport aux années précédant la période observée. Elle reste toutefois positive (+ 4,5 % par an), mais dans des proportions bien moindres que dans les pays voisins, qui affichent des taux de progression supérieurs à 10 %, à l’exception des Pays-Bas (+ 5,2 %). Les efforts observés en France n’empêchent cependant pas la France de conserver sa première place européenne en matière de consommation de médicaments anti-cholestérol. …mais restent les 2ème plus gros consommateurs
Ces bons résultats n’empêchent cependant pas la France de rester en 2ème position, ex-aequo avec l’Espagne mais derrière le Royaume-Uni, pour le nombre de médicaments consommés chaque année par habitant, souligne l’Assurance maladie. Ce nombre s’élève ainsi à 382 comprimés, doses ou gélules parmi les 8 classes observées :
antidiabétiques oraux,
antiasthmatiques, hypocholestérolémiants dont les statines,
médicaments de l’hypertension artérielle (dont les
sartans), antidépresseurs, tranquillisants,
inhibiteurs de la pompe à protons (antiulcéreux),
antibiotiques. Soit 53 de plus qu’en Allemagne, et 84 de plus qu’en Italie. L’Assurance maladie estime néanmoins que le fort ralentissement de la progression de la consommation des médicaments est encourageant, et le met au crédit des actions qu’elle mène depuis plusieurs années auprès des consommateurs et des professionnels de santé. Les Français, champions des dépensesDeuxième constat, moins satisfaisant : La France reste en tête de ce classement européen pour les dépenses de médicaments. Avec une moyenne de 114 par an et par habitant, la France devance ainsi de 7 la Suisse, de 20 l’Espagne et de 55 le Royaume-Uni !
Au total, alors que l’Allemagne compte 20 millions d’habitants en plus, ses dépenses médicamenteuses sont inférieures d’1,3 milliard sur les 8 classes de médicaments étudiés. L’Assurance Maladie met en cause la très faible propension des Français à se tourner vers les génériques, nettement moins chers. Rien que pour les antiulcéreux et les statines, les Français pourraient économiser 1 milliard d’euros s’ils se convertissaient aux génériques à la même hauteur que leurs voisins d’Outre-Rhin (96 % des prescriptions contre 63 % en France). Dans ce domaine, la France fait d’ailleurs figure de lanterne rouge, perdant 13 points entre 2006 et 2009 quand l’Allemagne et l’Italie en gagnaient 17, déplore l’Assurance Maladie.Pour son directeur, le Pr Hubert Allemand, il reste donc de gros efforts à faire pour changer les comportements en matière de consommation et de dépenses médicamenteuses. Et le premier d’entre eux est de convaincre les Français qu’un médicament ne va pas régler à lui seul un problème et qu’“il est préférable de commencer par changer ses habitudes de vie afin qu’un traitement éventuel soit pertinent“. Espérons que son message sera entendu, à la fois des patients et des prescripteurs…Amélie PelletierSource :Communiqué de presse de l’Assurance Maladie, 4 mai 2011.Click Here: st kilda saints guernsey 2019