Rose Magazine, magazine féminin dédié aux femmes atteintes de cancer, vient de lancer une pétition en ligne pour demander le remboursement de traitements sans hormones contre la vaginite atrophique. Cet effet secondaire des traitements anticancers impacte la vie sexuelle de beaucoup de malades et d’anciennes malades.
Chaque année en France, près de 60 000 femmes sont soignées pour un cancer hormono-dépendant du
sein, de l’
ovaire ou de l’
utérus. Parmi ces femmes, 70 % souffriront de vaginite atrophique suite aux traitements, un effet secondaire qui provoque une
sécheresse vaginale et des douleurs lors des rapports sexuels. La seule solution remboursée pour soulager ces symptômes ? Des traitements hormonaux. Ces mêmes traitements hormonaux qui sont interdits à beaucoup de femmes ayant eu un cancer.C’est pour dénoncer cette injustice que le magazine Rose, féminin gratuit destiné aux personnes souffrant d’un cancer, vient de lancer une pétition en ligne pour demander le remboursement d’autres traitements sans hormones, tels que des ovules ou des crèmes lubrifiantes. Pour vivre une sexualité épanouie, toutes ces femmes ne peuvent en effet se passer de ces solutions alternatives, qui ont un coût non négligeable : “Entre les compléments alimentaires contre les
bouffées de chaleur, les gels contre la vaginite atrophique, et les gels lubrifiants pour pouvoir avoir des rapports sexuels, le panier moyen mensuel s’élève à environ 50 euros. Mais 50 euros mensuels à vie. Cela représente beaucoup d’argent”, regrette Céline Lis-Raoux, directrice de la rédaction de Rose Magazine, interrogée sur le plateau du Magazine de la Santé le 20 mars.Dans sa pétition, Rose Magazine s’indigne de la différence de traitement entre les femmes et les hommes sur ce sujet, comme le souligne la directrice de la rédaction : “Quand des hommes souffrant d’un
cancer de la prostate, après une opération de chirurgie, souffrent de troubles érectiles, cette impossibilité à l’érection est prise en compte, comprise et entendue. Les traitements sont remboursés. En revanche, quand à cause d’un traitement, des femmes se retrouvent incapables d’avoir des rapports sexuels ou en ont avec douleur, ce n’est pas pris en compte. C’est vraiment deux poids, deux mesures…”Pour accompagner le lancement de cette pétition (
disponible ici), Rose Magazine a créé le hashtag #sexemetoo destiné à relayer l’information en masse sur les réseaux sociaux. La pétition vise à interpeller la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, ancienne directrice de l’Institut National du Cancer, et la Haute Autorité de Santé. C’est la HAS qui peut statuer sur un éventuel intérêt de certains traitements et ainsi décider d’un remboursement.