Une équipe de neuroscientifiques et d’ingénieurs a mis au point un dispositif implantable susceptible d’aider les personnes souffrant de problèmes de vessie. Cette solution utilisant la lumière pourrait à terme s’avérer moins contraignante que les traitements actuels de l’incontinence par impériosité.
Sommaire
- Incontinence par impériosité ou urgenturie
- Un dispositif basé sur l’optogénétique
- Des dispositifs potentiellement utilisable chez l’homme
- Des tests restent nécessaires
Incontinence par impériosité ou urgenturieOn distingue l’
incontinence d’effort et l’
incontinence par impériosité (urgenturie). La première est causée par la toux, les éclats de rire, un effort… et se traite par un renforcement des muscles du périnée et du sphincter de l’urètre (par rééducation périnéale ou chirurgie). L’incontinence par impériosité se caractérise par une envie irrépressible d’uriner impossible de différer. Les traitements repose sur des médicaments, des stimulateurs… mais des chercheurs américains pourraient avoir trouvé une solution plus innovante, efficace et pratique.
Un dispositif basé sur l’optogénétiqueL’équipe américaine de l’Université Washington, de l’Université de l’Illinois et de la Northwestern University ont créé un dispositif implantable souple capable d’enregistrer l’activité de la vessie (remplissage, mictions et hyperactivité). Mais ce bijou de technologie testé sur des rats ne se contente pas d’enregistrer ces informations, il peut calmer la vessie par un procédé innovant d’optogénétique.
Les chercheurs ont injecté dans les vessies des animaux, des protéines appelées opsines qui sont photosensibles. Ces protéines transportées par un virus vont se lier aux cellules nerveuses de la vessie, afin de les rendre sensibles aux signaux lumineux. Le dispositif peut alors utiliser de minuscules LED intégrées pour agir sur ces cellules et ainsi calmer l’envie d’uriner.En utilisant une communication BlueTooth, les scientifiques peuvent lire les informations en temps réel et, à l’aide d’un algorithme simple, détecter quand la vessie est pleine, quand l’animal a vidé sa vessie et quand sa vessie se vide trop souvent.”Lorsque la vessie se vide trop souvent, le dispositif externe envoie un signal qui active les micro-LED sur le dispositif. Les lumières sont activées et restaure la fonction normale de la vessie normale“, a déclaré le Pr. Gereau.Des dispositifs potentiellement utilisable chez l’hommePour John A. Rogers, PhD, l’autre auteur principal de l’étude, ces résultats constituent le préambule à un “système implantable autonome pouvant fonctionner en accord avec l’organisme pour améliorer la santé : un capteur biophysique de précision de l’activité des organes; un moyen non invasif de moduler cette activité; un module souple, sans pile associé à un système de communication/contrôle sans fil; et des algorithmes d’analyse de données permettant un fonctionnement en boucle fermée“.Le fonctionnement en boucle fermée veut dire que l’appareil est capable seul de détecter un problème et de délivrer le traitement si besoin. Les chercheurs croient qu’une stratégie similaire pourrait fonctionner chez l’homme. Les dispositifs destinés aux personnes seraient probablement plus grands que ceux utilisés chez le rat et pourraient être implantés sans intervention chirurgicale, en utilisant des cathéters pour les placer à travers l’urètre dans la vessie.Des tests restent nécessairesLes auteurs devraient tester des dispositifs similaires chez des animaux plus gros. Il restera ainsi à s’assurer que l’utilisation de virus pour transporter les opsines permet à ces protéines de se lier durablement aux cellules visées et surtout, qu’elle est sans danger sur le long terme. Des questions auxquelles de nouvelles études devront répondre. Mais les chercheurs optimistes pensent également que leur dispositif pourrait être utilisé demain dans d’autres parties du corps pour le traitement de la douleur chronique ou pour stimuler la sécrétion d’insuline.Click Here: All Blacks Rugby Jersey