L’association Respire vient de publier un
rapport alarmant sur la pollution de l’air à proximité de tous les établissements scolaires d’Île-de-France (crèches, écoles, collèges et lycées). Le même jour, Greenpeace dénonce la pollution à laquelle sont exposés des milliers d’enfants marseillais.
Sommaire
- 682 établissements scolaires d’Île-de-France au dessus des seuils
- A Marseille, des milliers d’enfants en danger selon Greenpeace
- L’impact de la pollution sur la santé des enfants
- Les mesures vertes et améliorations notables
L’étude Respire, fondée sur l’analyse de plus de 100 millions de données fournies par
Airparif, permet de dévoiler le
niveau de pollution de manière locale et géolocalisée pour chaque établissement évalué. Des résultats inquiétants qui sont aussi l’occasion pour l’association de proposer des mesures vertes locales.682 établissements scolaires d’Île-de-France au dessus des seuils“Sur les 12 520 établissement scolaires d’Île-de-France, 682 sont exposés à des niveaux de pollution dépassant les normes légales de dioxyde d’azote (NO2)”, selon le rapport. Ce sont les établissements parisiens qui sont les plus concernés : 26% d’entre eux sont au-dessus des seuils légaux.Sur les 682 établissements pointés du doigt, la plupart se situent donc dans Paris (548) et le reste dans la proche couronne (125) ou grande couronne (9), rapporte l’association. Quant aux particules, un seul établissement dépasserait les seuils légaux de PM10 et, en revanche, aucun de dépasserait les seuils de PM2,5. Pour connaître les chiffres des établissements scolaires, Respire à mis en ligne une
carte interactive du niveau de pollution par école.Même si le constat du rapport est alarmant, ce dernier note des améliorations de la qualité de l’air entre 2012 et 2017. A Paris, le nombre d’établissements dépassant les seuils de pollution aux NO2 a été divisé par de, passant de 66% des écoles secondaires à 26% d’entre elles. En petite couronne, ce chiffre est passé de 8,9% à 3,6% et en grande couronne de 0,7% à 0.
A Marseille, des milliers d’enfants en danger selon Greenpeace
Greenpeace dénonce dans un rapport publié le même jour le danger de la pollution au dioxyde d’azote dans les écoles et les crèches de Marseille. “Afin d’évaluer l’exposition chronique des enfants à la pollution de l’air extérieur, Greenpeace a voulu mettre en évidence les niveaux annuels de pollution au dioxyde d’azote constatés dans l’environnement immédiat des écoles et des crèches“, a expliqué Greenpeace dans un communiqué.Selon leur analyse basée sur les données de pollution AtmoSud de 2017 et une carte des écoles maternelles et élémentaires, crèches et halte-garderies, 25% de ces établissements sont situées dans des zones fortement polluées, où l’air extérieur contient des concentrations de dioxyde d’azote à des niveaux supérieurs à ceux fixés par les directives européennes. L’ONG écologiste assure que :
- 187 établissements (25%) de la cité phocéenne étaient situés à proximité immédiate (moins de 50 mètres) d’une zone extrêmement polluée, avec un niveau moyen annuel supérieur à 40 microgrammes par m3 (μg/m3), la norme européenne.
- 260 écoles et crèches sont concernées par des niveaux annuels de pollution entre 30 et 40 μg/m3, ce qui représente “une qualité de l’air mauvaise”.
En 2016, une étude avait déjà pointé du doigt les méfaits de cette pollution sur l’augmentation de l’asthme, de l’eczéma, de la rhinite allergique. Ce qui avait fait réagir la ville de Marseille qui a développé un programme de sensibilisation des enseignants et propose aux écoles volontaires d’installer des capteurs pour savoir quand aérer les classes.
L’impact de la pollution sur la santé des enfantsSelon l’Organisation Mondiale de la Santé, 90% des enfants dans le monde respirent air toxique et 570 000 d’enfants âgés de moins de 5 ans meurent chaque année de la pollution de l’air. Dans son rapport, Respire évoque tous les problèmes de santé que la pollution provoque chez les enfants :
- L’asthme. A cause de la pollution, le nombre d’enfants asthmatiques aurait doublé en deux décennies ;
- Un retard dans le développement cognitif des enfant ;
- Un déficit de QI ;
- Une prédisposition à développer des maladies mentales et neurologiques ;
- Un risque de naissance prématurée pour les femmes enceintes ;
- Un retard dans le développement pulmonaire chez les enfants.
Les mesures vertes et améliorations notablesPour améliorer la qualité de l’air de nos enfants, l’association Respire propose une série de mesures vertes :
- Étendre et intensifier des zones à faibles émissions (Zone à Faibles Emissions metropolitaine). Ce sont des zones dans lesquelles la circulation des véhicules les plus polluants est restreinte. Selon Airparif, il en existe 227 en Europe.
- Créer une voie “verte” sur les autoroutes urbaines. Il s’agit de réserver une voie au covoiturage et aux véhicules propres sur des axes routiers importants.
- Mener des mesures locales à proximité immédiate des établissements (réduire le trafic routier autour des écoles…).
- Renforcer la mesure de la qualité de l’air à l’intérieur des écoles. Surveiller périodiquement la qualité de l’air dans ces établissements comme indiqué dans la
loi du 12 juillet 2010 portant engagement national pour l’environnement.
- Redéfinir les seuils de pollution en fonction des recommandations de l’OMS.
En mars 2019, une étude parue dans la revue
European Heart Journal, dévoilait que
la pollution de l’air serait responsable de près de 800.000 morts par an en Europe et de 8,8 millions dans le monde.Click Here: Geelong Cats Guernsey