Les
médecines alternatives comme l’
acupuncture, l’
hypnose ou les
thérapies manuelles ne devraient être utilisées que dans quelques situations très précises, comme le
traitement de certaines douleurs ou la prévention des effets secondaires des
chimiothérapies, estime l’Académie de médecine.
L'Académie de médecine réservée sur les thérapies complémentaires.
“Ces pratiques doivent rester à leur juste place : celles de méthodes adjuvantes pouvant compléter les moyens de la médecine“, insiste l’Académie dans un rapport présenté le 6 mars à la presse.“Elles sont utiles dans un petit nombre de situations“, souligne le Pr Daniel Bontoux, l’un des auteurs du texte adopté par l’Académie de médecine, instance conseillère des pouvoirs publics. Et le rhumatologue de citer les troubles fonctionnels dominés par la douleur dans lesquels les thérapies complémentaires pourraient apporter “un petit plus“, comme les douleurs de dos, de cou ou de la tête “à condition de ne pas avoir une lésion grave“. Il mentionne également le
traitement des effets secondaires des chimiothérapies – comme les nausées ou les vomissements – dans lequel les thérapies alternatives permettent d’éviter la prise de médicaments supplémentaires.Mais pour l’Académie, il n’est pas question de recourir aux thérapies complémentaires sans un avis médical ou en premier recours. Les thérapies complémentaires “ne doivent être préconisées que dans les cas où leur utilité est plausible et au terme d’une démarche médicale“ et ne doivent pas être “une solution de remplacement qui exposerait à des erreurs ou retard de diagnostic et à des pertes de chance“, indique le rapport.Le document souligne également le risque de “dérive sectaire, avec éloignement définitif de la médecine conventionnelle“ qui a été dénoncé notamment devant la commission d’enquête mise en place par le Sénat pour étudier l’influence des mouvements à caractère sectaire dans le domaine de la santé.L’Académie de médecine intervient alors que l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) vient d’engager une réflexion, avec évaluation, sur la place au sein de l’hôpital de 4 médecines complémentaires (acupuncture, hypnose, thérapies manuelles et
tai-chi).Les thérapies complémentaires, utiles pour traiter céphalées et migrainesPlusieurs autres organismes, dont le Centre d’analyse stratégique (CAS), ont également pris position ces derniers mois sur la question des médecines alternatives. Le CAS, qui conseille le gouvernement, a en particulier recommandé une meilleure évaluation de ces pratiques “hétérogènes“.Pour l’Académie, le Dr Bontoux et deux autres médecins, ont auditionné une douzaine de personnalités. Ils ont également passé en revue les études existantes sur ces thérapies sans parvenir à une “conclusion formelle sur leur efficacité“, a précisé le Pr Charles-Joël Menkes.Le rapport relève néanmoins que l’acupuncture et les thérapies manuelles, essentiellement
ostéopathie et
chiropraxie, peuvent s’avérer “bénéfiques“ chez des patients souffrant de
douleurs du dos ou du
cou, ainsi que de
céphalées ou de
migraines.L’acupuncture pourrait également avoir un effet positif sur l’
arthrose des membres inférieurs et prévenir les nausées dans les chimiothérapies, comme c’est le cas pour l’hypnose. Cette dernière est également susceptible de soulager la douleur de l’enfant (
voir notre vidéo) lors de la pose d’un plâtre ou d’un examen médical, selon le rapport, tandis que le tai-chi, une pratique ancestrale chinoise combinant des exercices physiques avec un contrôle mental, pourrait présenter un intérêt dans toutes les maladies “sensibles à l’exercice physique“, comme les pertes d’équilibre.L’Académie de médecine préconise par ailleurs la création d’une base indépendante de données pour l’information du public sur les thérapies complémentaires et demande à la Haute Autorité de santé de “veiller aux bonnes pratiques“ et d’actualiser les contre-indications de ces thérapies qui peuvent parfois s’avérer dangereuses. C’est le cas des manipulations cervicales, susceptibles d’avoir des complications “rares, mais graves“, selon l’Académie.AFP/Relaxnews
Source
“Les thérapies complémentaires – acupuncture, ostéopathie, tai-chi et hypnose – Leur place parmi les ressources de soins“. Conférence de presse de l’Académie de médecine, le 6 mars 2013.Click Here: cd universidad catolica