Aujourd’hui, les érythropoïétines (EPO) administrées pendant les séances d’hémodialyse sont remboursées aux structures de soins selon les doses utilisées. Les autorités envisagent d’inclure l’EPO dans le forfait de dialyse, ce qui, selon les associations, constitue une menace pour les soins et la qualité de vie des malades.
L’administration d'EPO pendant la séance de dialyse permet, depuis les années 1980, de limiter les risques d'anémie.
Les patients souffrant d’insuffisance rénale sont exposés à une anémie qui se traduit par de la fatigue, des risques cardiovasculaires et une dégradation de la qualité de vie. L’administration d’
EPO pendant la séance de dialyse permet, depuis les années 1980, d’éviter cette situation pour les 85 % des patients dialysés qui en bénéficient du médicament. Au-delà de ce bénéfice, la prévention et le traitement de l’anémie par EPO permet d’éviter des transfusions sanguines qui peuvent être à l’origine de formation d’anticorps (immunisation) qui compromettent une future
greffe rénale.Une concertation en cours avec des points de vue déroutantsLes autorités de santé ont, depuis plusieurs semaines, initié un processus de concertation incluant les différents acteurs des pathologies rénales (néphrologues, établissements de dialyse, associations de malades…) en vue de changer le statut de l’EPO dans le cadre de l’hémodialyse. La proposition est d’intégrer le coût de ce médicament au forfait de la dialyse et non plus de le prendre en charge à chaque acte en fonction des doses utilisées. Concrètement, il s’agirait d’ajouter au forfait de dialyse, la somme de 26 € alors que, selon l’association Renaloo et la Fédération nationale d’aide aux insuffisants rénaux (FNAIR), le coût moyen par séance est de 15 € seulement. Donc, par ce temps de rigueur, la motivation n’est pas économique.Les néphrologues et les établissements s’opposent farouchement à cette mesure au motif qu’elle a un intérêt purement comptable et entraînera une diminution des prescriptions, un moindre respect des bonnes pratiques et une augmentation des transfusions. A la place de cette modification, ces derniers demandent le passage de l’EPO en médecine de ville plutôt que son inclusion dans le forfait de dialyse.Du point de vue de Renaloo et de la FNAIR, aucun de ces changements n’est profitable à la qualité des soins du patient : ni l’inclusion dans un forfait dialyse-EPO, ni le passage de l’EPO en médecine de ville qui alourdirait encore plus le traitement des patients et exposerait à la rupture de la chaîne du froid (l’EPO doit être maintenue au réfrigérateur : l’achat par le patient en pharmacie, puis le transport et l’attente du début de la dialyse pourraient compromettre l’efficacité du médicament).Les associations expriment un profond malaiseFace à cette situation, les associations des malades expriment leur “profond malaise face à ce qui ressemble à une forme de chantage sur le bien-fondé que les dialysés accordent à leurs médecins et aux structures“ et réaffirment que leur unique préoccupation est de préserver et d’améliorer la qualité de vie des patients dialysés.Elles demandent de prendre toutes les mesures nécessaires à la bonne prise en charge des patients et souhaitent que cette concertation qui a commencé puisse se transformer en une “opportunité concrète de progrès“.Dr Jesus CardenasSource : Communiqué de presse de l’association Renaloo et de la Fédération nationale d’aide aux insuffisants rénaux (FNAIR) du 6 janvier 2014.Click Here: Cheap Chiefs Rugby Jersey 2019