Souci pour de nombreux Français, l’acné souffre-t-elle d’un trop grand nombre de préjugés ? Pas toujours pris au sérieux, de nombreux patients atteints de cette maladie dermatologique ne sont pas suivis alors que des traitements efficaces existent.
Selon un récent sondage, 38 % des patients souffrant d'acné ne seraient pas pris en charge par un professionnel de santé et 17 % des patients atteints d’acné sévère ne seraient pas suivis.
Acné : les adolescents ne sont pas les seuls concernésUne enquête réalisée sur plus de 10 000 Français1 révèle en effet que 5 millions de Français seraient concernés. La prévalence de l’acné est de 12 % chez les 15-69 ans et 24 % chez les 15-34 ans. Mais les adolescents ne sont pas les seuls concernés, puisqu’un acnéique sur 4 a plus de 25 ans.L’âge moyen du sujet acnéique est 22,6 ans, mais 31 % des acnéiques ont entre 26 et 34 ans (et jusqu’à 39 % de cette tranche d’âge si on considère uniquement les acnéiques sévères).Les femmes adultes aussi souffrent d’acné. C’est l’acné tardive. L’enquête met en évidence que parmi les femmes souffrant d’acné âgées de 25 ans et plus, 86 % d’entre elles ont entre 25 et 44 ans, un âge auquel elles sont censées en avoir fini avec les problèmes de peau.Acné : un impact sous-évalué ?L’acné concerne donc beaucoup de Français mais l’entourage et les proches du patient en sous-estiment les conséquences. Et pourtant, l’acné a un impact psychosocial important (sur la qualité de vie, le bien-être, la vie sociale et la vie amoureuse). En effet, on note une corrélation entre le score de handicap (mesuré par l’indice CADI2) et l’intensité de l’acné. Ceci démontre bien le lien entre acné et image de soi, l’acné sévère pouvant être vécue comme un véritable handicap. Pourtant, cette enquête révèle que 38 % des patients souffrant d’acné ne seraient pas pris en charge par un professionnel de santé (ne se traitent pas ou se traitent seuls) et 17 % des patients atteints d’acné sévère ne seraient pas suivis.“Même si la fréquence de consultation auprès du dermatologue augmente avec la sévérité de l’acné, ces chiffres suggèrent qu’il faut renforcer l’information du grand public sur les prises en charge de la maladie. Il est en effet préoccupant que des acnés sévères susceptibles de laisser des cicatrices et d’engendrer des perturbations de l’image sociale et de la confiance en soi, ne soient pas traitées“ déclare le Dr Jean Michel Amici, dermatologue.L’acné sévère non traité provoque également des cicatrices irréversibles. A long terme, les lésions d’acné étant parfois profondes (nodules, kystes), elles génèrent des cicatrices définitives disgracieuses qui donnent à l’âge adulte l’aspect « grêlé » au visage.L’acné sévère n’est pourtant pas une fatalité ! Des traitements efficaces existent et consulter un professionnel de santé comme le dermatologue, est un premier pas vers une bonne prise en charge.Des traitements efficaces existentLa prise en charge s’établit en fonction de la gravité de l’atteinte cutanée. Il existe une gradation dans les schémas thérapeutiques de l’acné que le dermatologue doit veiller à respecter.
- Les acnés légères à modérées caractérisées par des lésions rétentionnelles ou inflammatoires peu sévères seront traitées par des médicaments topiques. La plupart des traitements font disparaître les symptômes avec le risque qu’ils réapparaissent si le traitement est suspendu ou mal suivi ;
- Les acnés plus sévères, accompagnées de nombreuses papules et pustules seront prises en charge par des antibiotiques par voie orale associés à des topiques. Il n’est pas pertinent d’associer antibiotiques par voie topique et par voie orale. Cela majore le risque d’effets secondaires et de résistance bactérienne, sans pour autant augmenter l’efficacité thérapeutique.
Pour en savoir plus, découvrez notre
dossier consacrée à l’acné. Source : 1 – Enquête CSA Santé réalisée avec le soutien des Laboratoires Pierre Fabre Dermatologie. Les données statistiques et résultats présentés ont été obtenus par analyse SAS, software version 9.3 (SAS Institute Inc. Cary USA). Ces données sont consultables sur demande auprès de la Direction de Santé Publique Pierre Fabre.2 – CADI : Cardiff Acne Disability Index (Motley and Finlay 1992) est un outil validé qui permet d’évaluer le handicap induit par l’acné.