Avec une carrière de 45 ans derrière lui, Sylvester Stallone souffle ses 70 bougies. Hé oui, déjà ! L’occasion de livrer quelques anecdotes que vous ignorez peut-être sur l’acteur.
En dépit d’une carrière inévitablement en dents de scie, le parcours de Sylvester Stallone force le respect. Lui qui pourtant partait bien mal dès la naissance, lorsque son visage fut abîmé par des forceps. Un nerf facial fut touché, sa bouche tordue à jamais. Sa langue, à moitié paralysée. Stallone en gardera toute sa vie un défaut de prononciation, qui deviendra aussi sa marque de fabrique. Elevé et corrigé à coups de fouet par son père; ce dernier ne cessait alors de lui rappeler qu’il n’était qu’un bon à rien. il deviendra ensuite un adolescent agité et pour le moins violent avec pas moins de 14 expulsions avant ses 13 ans. Multipliant les petits boulots (coiffeur, homme d’entretien dans un zoo, ouvreur dans un cinéma) et les petits rôles (dont un film érotique, “L’Etalon italien”, et un Woody Allen, Bananas), il refusera un pont d’or pour vendre son scénario de Rocky à Hollywood et acceptera le salaire minimum pour vendre ET jouer son scénario.
La suite appartient à l’Histoire… Quelle belle revanche. Riche d’une filmographie de près de 70 films en tant qu’acteurs, il a offert au public au moins deux personnages iconiques qui sont entrés dans la mémoire cinéphilique des spectateurs du monde entier : Rocky Balboa et John Rambo. Quoi qu’on puisse penser de sa filmographie, il reste aux yeux du public une icône du Box Office hollywoodien, pesant d’ailleurs la bagatelle de 400 millions de dollars.
Aujourd’hui, Sly souffle ses 70 bougies. Hé oui, déjà ! C’est l’occasion de vous livrer cinq anecdotes que vous ignorez peut être le concernant.
Il a une place au célèbre International Boxing Hall of Fame
Auteur – créateur du personnage et de l’histoire de Rocky, Stallone fut cité deux fois à l’Oscar en 1977, aux titres de Meilleur acteur et du Meilleur scénario. Rocky, un personnages depuis largement ancré dans la culture américaine, une icône positive de l’American Struggle for Life, qu’il développera de manière inégale sur six films, jusqu’au solide et touchant Rocky Balboa en 2006. Pour faire bonne figure, il faut évidemment mentionner le superbe Creed : l’héritage de Rocky Balboa, dans lequel il reprend son rôle fétiche mais vieillissant, et qui lui a valu à la fois une citation à l’Oscar du Meilleur second rôle, mais aussi le Golden Globe du Meilleur second rôle.
En juin 2011, Stallone, ainsi que Mike Tyson, eut le droit d’être inscrit au célèbre International Boxing Hall of Fame, situé dans la ville de Canastota, dans l’Etat de New York. Afin d’être éligibles, les boxeurs professionels doivent attendre 5 ans après la fin de leurs carrières. L’entrée de Sylvester -Rocky – Stallone a logiquement fait grincer quelques dents d’amoureux de la boxe, arguant que l’acteur s’était surtout contenté de distribuer des crochets du droit à l’écran, et qu’en conséquence, il n’avait pas sa place au milieu de vrais athlètes. Peut être. Mais c’est aussi oublier que son personnage a sans aucun doute été une grande source d’inspiration pour de nombreux aspirants au noble art de la boxe. Donc en un sens, par ce geste, c’est aussi lui rendre hommage.
Juste avant son speech, l’acteur est accueilli avec des sifflets bien audibles, dans la vidéo ci-dessous. Ce à quoi il répond “de la musique pour mes oreilles…”. Puis d’enchaîner : “je n’ai jamais prétendu être un vrai boxeur, je n’ai pas leur habileté. Mais je crois avoir une vraie compréhension de ce qu’il se passe en dehors du ring. Parfois même, c’est un combat encore plus acharné et difficile que celui qui se déroule à l’intérieur du ring. […] Je crois profondément que ce qui importe, ce n’est pas de mesurer à quel point vous pouvez frapper, c’est de mesurer à quel point vous pouvez être frappé [NDR : sous entendu : par de mauvais coups du destin] et malgré tout continuer d’avancer, parce que c’est ce qui fait la différence dans votre vie”. Sly / Rocky 1 – sifflets 0.
A voir ci-dessous, en intégralité :
Il a failli mourir sur le tournage de Rocky IV
Tant qu’à parler de boxe, autant continuer avec cette anecdote concernant Rocky IV. Action – Hero par excellence, Stallone a eu son lot d’accidents tout au long de sa carrière et au gré de ses rôles. Mais aucun n’eut la gravité de ce qui s’est passé sur le tournage de Rocky IV. Dans ce film, d’ailleurs réalisé par ses soins, il a en face de lui le soviétique Ivan Drago, véritable machine à tuer du ring, incarné par un Dolph Lundgren possédant une carrure incontestablement plus imposante que la sienne.
Sly et Lundgren étaient d’accord sur le fait que se donner des coups de poings pour de faux ne faisait non seulement pas réaliste et crédible, mais qu’en outre cela se remarquait trop. Pour le combat final du film, Stallone demanda alors à Lundgren de le frapper aussi fort qu’il le pouvait. Lundgren lui asséna un coup d’une telle force que Sly fit une cardiomégalie; soit un gonflement du coeur pouvant empêcher l’organe de remplir sa fonction naturelle de pompe et donc d’irrigation du sang en raison de l’épaississement des parois de l’organe. Autant dire une mort certaine au bout. Il fut hospitalisé en urgence pendant 8 jours en soins intensifs.
Rocky IV Bande-annonce VO
Son amour de la peinture
L’acteur est un artiste multi-casquettes. S’il a par exemple poussé la chansonnette (dans New York Cowboy en 1984), il n’aime rien tant que peindre, sa véritable passion, depuis 1975. Fasciné par Leonard de Vinci, il expose d’ailleurs régulièrement ses oeuvres de peinture abstraite aux quatre coins du globe, comme à Saint-Pétersbourg, en octobre 2013. Ou plus récemment en France en mai 2015, à la galerie contemporaine du musée de Nice. Oui, quand même. Et n’allez pas croire qu’il s’agit de vieilles croûtes invendables. En 2009 par exemple, une galerie d’art à Miami a vendu deux de ses toiles pour un montant de 90.000 $. En 2011, on estimait que la vente de ses toiles en Europe lui avaient rapporté la somme rondelette de 1,5 millions de $. Ca calme.
Ci-dessous, une photo prise lors de l’exposition de ses toiles à Nice :
Stallone, un Business Man avisé… Ou pas
Egalement producteur (dernièrement sur Creed), Stallone a multiplié les tentatives de diversifications, avec plus ou moins de succès. Si on se souvient de la chaîne de restaurants Planet Hollywood et ses Goodies estampillés 7e Art, chaîne qu’il avait ouverte en 1991 avec ses amis Bruce Willis et Arnold Schwarzenegger, l’affaire se soldera In Fine par un fiasco complet. En 1999, le chiffre d’affaires du groupe chute à $76,6 millions. Effritée, la confiance des actionnaires s’évapore : l’action passe de 30 $ en 1996 à 81 centimes en août 1999. Alors que les actions de la chaîne de restaurant sont carrément décotées de la bourse de New York, le groupe ferme en 1999 pas moins de 9 restaurants sur les 32. Le 12 octobre 1999, le groupe se déclare en faillite, avec une dette de 250 millions de $. En dépit d’une grosse restructuration en 2004, c’est une longue descente aux enfers qui attend le groupe, fermant toujours plus de restaurants. A date, il n’en reste plus que six, dont un en France, situé à euro Disney. On s’en voudrait aussi d’oublier son magazine « Sly », lancé en 2005 et arrêté après quatre numéros, ou ses compléments alimentaires InStone. En 2012, Stallone se lançait même dans la mode masculine avec Sly Inc.
C’est un grand admirateur de l’écrivain – poète Edgar Allan Poe
Si Léonard de Vinci reste sa muse, Stallone voue également un culte tenace au grand écrivain poète Edgar Allan Poe, mort à 40 ans dans des circonstances qui n’ont pas pu être déterminées, et dont les récits fantastiques ont bercés des millions de lecteurs. Depuis plus de 10 ans, Sly cherche même à faire un biopic sur lui, qu’il écrirait et réaliserait. Oui, mais voilà : pas facile de convaincre les producteurs de mettre au pot lorsqu’on a l’étiquette d’Action – Hero qui colle aux semelles. “Je n’arrête pas de dire à mon producteur Avi Lerner : “Il faut faire le film sur Poe !” déclarait encore l’acteur en 2013. “Est-ce qu’il a un pistolet ?” me répond-t-il. “Non, il n’a pas de revolver”. “Est-ce qu’il peut lancer un couteau ?” me balance-t-il. “Non ! Il écrit de la poésie !” Effectivement, ca doit quand même faire de la peine d’avoir un tel échange aussi ubuesque avec son producteur qui ne connait même pas un tel personnage… Ou alors il le cache bien.
“Ce qui me fascine chez Poe, c’est qu’il était un tel iconoclaste ! C’est une histoire de jeunes hommes ou de jeunes femmes qui pensent différemment, en dehors du système, qui ont été ostracisés ou marginalisés durant leurs vies par le système parce que jugés trop excentriques et / ou pas conformes aux normes sociales de l’époque. Ca n’a pas marché pour Poe non plus. Son travail, son oeuvre ne correspondaient pas aux canons de l’époque; trop en avance sur son temps. Il a pourtant jeté les bases de récits très modernes dans leurs formes ! C’était aussi un grand cryptologue [NDR : la Cryptologie ou la science des secrets, regroupant la cryptographie et la cryptanalyse]; peu de codes lui résistaient. C’était un homme extraordinaire”.
Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il vend quand même plutôt bien son projet. Mieux, il avait en 2005 en tête une idée de casting pour endosser les habits de Poe : Robert Downey Jr. Le hic, c’est que le grand public, lui, ne semble pas autant fasciné que Stallone par le génial écrivain poète. En 2012, le film L’Ombre du mal par exemple (The Raven en VO), dans lequel John Cusack incarne l’écrivain, a été un échec assez cinglant.
Sly risque donc d’attendre encore un petit moment avant de sortir de sa besace le script de son film. Un script qu’il a, selon ses dires, réécrit au moins 20 fois, au rythme d’une fois par an ou presque. “Je le ressors régulièrement du tiroir” expliquait Stallone; “je le retravaille, fais des rajouts… Je le réaliserai, même s’il est évident que ce n’est pas le projet le plus Hype… Quoi que je fasse, ca finira par exploser. Quand vous parlez et ressassez quelque chose pendant 30 ans, c’est impossible de rester dans cette attente, d’en rester là”.
On le comprend… Et on prend déjà rendez-vous pour cet hypothétique film, qui pourrait -et pourquoi pas ?- surprendre bien du monde. Un projet qu’il porte à bout de bras aussi, envers et contre tout. Un peu comme il le fit il y a tout juste 40 ans avec un certain Rocky, auquel personne ne croyait. Sauf lui. En un sens, ce serait une superbe manière de boucler la boucle d’une riche carrière pour un acteur au capital de sympathie jamais pris en défaut.